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Pralinensavoie...                 et parfois ailleurs
4 janvier 2016

La goutte du jour de l'An

Dans ma campagne natale de la France profonde, il était d’usage quand venait le jour de l’An, quand j’étais toute petite, toute jeunette, toute mignonnette, de sillonner la campagne à vélo ou à pied, de ferme en maison pour souhaiter la bonne année, à la famille, aux voisins ou à de simples connaissances. Et de gambader dans les rues du bourg, toquant ça et là aux portes familières. C’est ainsi qu’on buvait une ch’tite goutte du jour de l’An (enfin… pas moi, j’étais trop jeune). Cette goutte ce n’était pas n’importe quel alcool, c’était la bonne gnôle alambiquée à l’entrée de l’hiver. De la prune ou de la poire, ou des fruits mélangés, selon la récolte. Ma Mémé ne dérogeait jamais à cette coutume, elle qui détestait l’alcool quel qu’il soit. Pourtant elle aimait attendre ses visiteurs du jour de l’An, fière de son achat pour l’occasion. Car évidemment, chez elle point de cette bonne gnôle. Des jours voire des semaines auparavant, elle préparait cette fête du père Janvier. Je l’accompagnais à l’épicerie du village pour acheter la liqueur à laquelle elle restait fidèle d’année en année, une crème de noisette délicieusement sirupeuse, colorée comme un caramel que ma Mémé était heureuse de servir dans de tout petits verres finement ciselés. Je crois que ces verres ne quittaient le placard qu’une fois par an. J’aimais les regarder, mes yeux d’enfant les trouvaient si fins et si fragiles ! C’était un spectacle annuel, rituel et je m’entends encore oser « Mémé, je peux goûter ? Juste un petit peu… une toute petite goutte » (comment ça c’est l’ivrogne en devenir qui se révèle ?)

Alors, vous trinquez avec moi ? tchiiiin et bonne année à toutes et tous ! Bonne santé surtout ! Je vous souhaite tout le bonheur qui puisse être donné et reçu. Que du beau, du bon, du bonheur (et Dubonnet pendant qu’on y est) Avec modération bien sûr !

P1090048

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Commentaires
J
Bonjour Praline, hips ! ah !! on peut dire qu'elle est délicieuse la bonne gnôle alambiquée de ta grand mère !<br /> <br /> <br /> <br /> Passe une super semaine d'Emile Sèze !! <br /> <br /> ah oui !! mon jeu de mots est valable pour toute l'année ;) !
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M
Merci pour tes vœux et pour les souvenirs qui vont avec. Je me souviens en effet que pour les gens qui venaient souhaiter la bonne année chez nous, les plus jeunes, car on respectait le rang d'âge, les plus jeunes se déplaçaient chez les plus âgés, ma mère offrait le café et/ou souvent la goutte, dans de petits verres très hauts, c'était souvent de la mirabelle. Ma mère la faisait avec de l'eau de vie et un extrait. On n'allait pas chez les voisins (sauf chez ma tante), avec les autres ça n'allait pas. On aime bien reparler de nos souvenirs, c'est agréable, merci.
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M
bisous bonne fin de semaine
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M
On m'a parlé récemment de la fête des conscrit, ça ressemble à ce dont tu parles, tu connais peut-être dans ta région ?
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J
Je reviens plus tard pour parler de la goutte qu'on pouvait, qu'on boit encore dans la campagne reculée de mon enfance...Au fait, tu es originaire de quelle région, puisque tu as habité un temps dans l'Allier ? La goutte, c'est dans le Morvan, dans le 58 ou le 71 qu'on en faisait grand cas. <br /> <br /> Bon, là, je file, je dois impérativement aller chercher ma petite fille à la danse. Du moment que sa mère n'a pas fait barrage, j'ai intérêt à filer droit.
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