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Pralinensavoie...                 et parfois ailleurs
11 janvier 2016

Une nuit aux urgences

Suite à un commentaire sur son blog ma copine Seia m’écrit « Raconte ton passage aux urgences ». Les urgences j’y suis allée plusieurs fois : entorse sévère durant une randonnée, morsure de la main par un chat, rien de bien grave… ah si quand même, la morsure de ce satané chat que je n’avais jamais vu de ma vie et s’est introduit chez moi un soir d’été, m’a valu un traitement antibiotique à haute dose, cinq injections du vaccin antirabique, une algodystrophie, un arrêt de travail d’une année…

Bref, revenons à nos urgences, celles du CHU de Grenoble, une nuit d’octobre 2005…

… C’est une gentille et douce soirée organisée par fiston et sa charmante épouse. Les parents de cette dernière et moi-même sommes invités à inaugurer leur nid douillet, au quatrième étage d’un immeuble du centre ville de Grenoble. Salade composée et tartiflette préparées avec soin nous régalent, dans la bonne humeur, la convivialité et l’intimité de petites lumières tamisées. Douceur de vivre.

Alors que repus, généreux en compliments et fiers de notre progéniture nous prenons le café, l’un d’entre nous se questionne sur l’absence de fiston. Intention touchante et toute mignonne de jeune homme amoureux, il est dans la cuisine, affairé à laver la vaisselle… quand tout à coup il vient vers nous, tenant sa main gauche entourée d’un torchon duquel s’échappe du sang. Un verre s’est cassé sous la pression de ses mains de bûcheron. Chacun se penche sur la main du blessé et relève la tête en faisant la grimace puis se prépare en hâte pour foncer aux urgences du CHU, sauf beau papa qui termine la vaisselle. La circulation est intense sur les boulevards en ce vendredi soir, nous n’osons jouer les Starsky et Hutch sans gyrophare ni nous coller derrière une ambulance de pompiers qui, sirène hurlante, se fraie péniblement un passage. Pas question de foncer, nous nous traînons lamentablement dans les embouteillages.

23h30, urgences du CHU. Les pompiers vont et viennent, le service ressemble à une fourmilière. Les portes électriques s’ouvrent et se ferment en permanence, mettant en courant d’air un personnel dont l’accueil est néanmoins très humain et souriant. Précédé d’un infirmier, fiston disparaît derrière de lourdes portes abritant sans doute bien des douleurs et drames insoupçonnés. La longue nuit commence.

Nous nous installons dans une salle bondée. L’ambiance est pesante, la détresse humaine présente et palpable. Un homme s’est endormi avec pour oreiller le radiateur en fonte. Un couple se dispute à voix basse tandis qu’un homme et sa fille font des mots croisés en riant trop fort. Un monsieur âgé au regard apeuré tente de lier conversation avec sa voisine qui n’a pas du tout envie de parler et l’envoie paître en grognant. L'odeur de vinasse (mais pas que...) nous incommode. Une femme arrive avec deux adolescents, sa tenue négligée et ses chaussons laissent deviner l’urgence et la précipitation. Les yeux rougis, elle se tient la joue droite et nerveusement sort fumer très souvent.

Au bout d’une heure, un infirmier entre dans la salle, sourire aux lèvres et mot gentil pour chacun. Il consulte son cahier, demande qui est qui, donne des nouvelles aux familles et annonce quel patient sera bientôt appelé. Gentil et délicat. Il nous informe que fiston est en train de se faire rafistoler la main. Il nous est rendu à 2h45, un peu pâlot, gros pansement recouvrant six points de suture. Le temps de retourner à l’appartement, aux jeunes tourtereaux de rassembler leurs affaires et de rentrer tous ensemble dans notre campagne, il est presque quatre heures. C’est moi qui ramène au bercail la voiture de fiston, je le fais rire en imaginant le clou de la soirée : terminer la nuit avec un chevreuil ou un sanglier contre le pare chocs… mais non, retour sans encombre et écroulement immédiat sous la couette. J’admire les urgentistes. Et qu’est-ce que j’aime la vie de famille, c’est toujours plein d’imprévus !

ma mimine douloureuseJuin05 001Ma main, qu'un chat a confondu avec un paquet de croquettes.

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Commentaires
P
Jeu de mains jeu de vilains, oui, mais de main à main et non pas de main à verre ni de main à chat :D
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S
jeu de mains, jeu de vilains, nous disait-on...ha làlà les urgences ce n'est jamais facile, et il est vrai que le personnel est quand même sympa même si quelque fois c'est pas top....
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E
Je lis les commentaires avant le mien, je vois que tu as été un an en arrêt de travail pour ce chat ! la main droite, je comprends. Je n'aurais jamais été infirmière, je n'aurais pas su, je suis trop sensible.
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E
Je préfère ne pas aller aux urgences ! je dis ça car je n'y suis jamais allé. Mais on ne choisit pas : quand il faut, il faut. Gggrrrr tu me donnes des frissons !
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P
Ça y est, c'est bon :D
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