155ème devoir du Goût
Les lundis du Goût
Que peuvent se dire cette jeune femme et ce chat dans la toile d’Auguste Renoir ?
Je suis sûr qu’il y a une histoire à raconter.
Une histoire qui commencerait, comme beaucoup de contes de fée, par « Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. »
Et si elle se terminait sur « Elle sourit alors à la pensée qui la traversa. » À Lundi j’espère…
« Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. »
Comment pourrais-je, mon cher Profémérite, construire une histoire avec cette phrase ? Lorsque j’étais petite je vivais bien trop de galères pour me laisser rêver une seconde au mariage avec un prince, aussi charmant soit-il. Ceci dit mon amour pour les chats a toujours été immense et protecteur. Enfouir mon visage dans leur boule de poils doux, chauds et ronronnant me procurait un bien-être consolateur.
Néanmoins, à l’adolescence je savais que je me marierai avec un prince. Et ainsi fut fait, mon bel italien au regard ténébreux, à la voix chaude et grave, entra dans ma vie, dans l’éclat de mes vingt ans ! Nous vécûmes heureux, entourés de beaucoup deux enfants jusqu’au jour où la faucheuse en décida autrement. Chienne de vie, si belle et si cruelle parfois...
J’ai toujours aimé les chats, à la campagne nous en avions huit. Avec mon mari et les enfants nous en avons eu plusieurs. Lorsque je me suis retrouvée seule je n’en ai pas repris, j’ai eu une adorable chienne beagle qui comprenait mes désespoirs.
Un beau soir de juin 2005, l’air était doux, la porte grande ouverte donnant sur le jardin laissait entrer mille fragrances printanières et le joyeux pépiement des oiseaux. Calée dans mon fauteuil je lisais, ma chienne couchée à mes pieds quand soudain un chat surgit près de nous et commença à agresser ma chienne ! Après plusieurs essais infructueux, je réussis à attraper l’intrus… bien mal m’en prit, la boule de poils doux et ronronnant devint furie et me mordit la main. Très profondément entre le majeur et l’annulaire. En quelques minutes ma main doubla de volume. Mon fils arriva à point pour me conduire aux urgences où l’on me tritura, désinfecta et enrubanna la main après avoir méché la plaie. Avec suivi régulier tous les deux jours et vaccins au centre antirabique de Chambéry. Algodystrophie, rééducation chez un kiné spécialiste de la main, ma guérison fut très longue… mais pas celle de mon amour pour les chats.