La petite chèvre et le chien
En ce bel après-midi printanier, m’en allant promener, j’ai rencontré une jolie petite chèvre. Toute de blanc vêtue. La barbiche joliment lissée, comme si le barbier était passé par là. Que nenni, une chèvre ne se soucie pas de son look ! Pour l’heure et sans savoir que l’on peut perdre du temps à se pomponner, ma petite chèvre savoure sa liberté. Elle gambade et s’arrête. Broute l’herbe tendre. Repart, légère et sautillante. S’arrête de nouveau et me regarde de son petit œil rond et malicieux. Ah qu’elle est donc belle la petite chèvre dans son pré au pied de la montagne ! Je tente quelques photos, elle me regarde et soudain senfuit, comme apeurée et comme pour me dire que je n’ai pas à me mêler de sa vie. Elle est si libre dans ces herbes tendres qu’un vent léger fait onduler. Je passe mon chemin, elle a raison, je la laisse vivre sa vie de petite chèvre… Un peu plus loin, je suis accueillie par le loup ! Mais non voyons, ce n’est qu’un gros chien, un Husky. Il aboie férocement sur mon passage et me fixe de ses yeux clairs pas doux du tout. Ouf il est derrière un grillage mais je frissonne quand même en le photographiant. Je me dis que s’il pouvait s’échapper, qu’adviendrait-il de la petite chèvre ? Au fond je pense que tout se passerait bien. Ce chien semble agressif car il est prisonnier. Il me plaît d’imaginer que la petite chèvre et le gros chien gambaderaient et se rouleraient dans l’herbe ensemble, amis et complices. Oui j’aime décidément bien cette version, la chèvre de Monsieur Seguin m’a tellement attristée lorsque j’étais enfant !