A Serge
Quelle chienne de vie, parfois… tellement éberluée je suis, que j’ai du mal à partager ce que je ressens, et pourtant cela me semble une nécessité. Sous peine d’étouffer sous le flot de tristesse et de larmes qui m’assaille.
Tu étais un ami. Le mari d’une amie. Je te savais malade mais j’étais convaincue que ta carcasse d’ancien basketteur saurait lutter et gagner la bataille. Je t’avais rencontré, avec ta douce moitié, il y a environ trois semaines, autour de notre petit lac. Tu marchais lentement, avec des bâtons de marche, mais tu étais debout, vivant, profitant du bon soleil de ce début d’après-midi. J’étais alors persuadée que tu étais en bonne voie de guérison. Je l’espérais de toutes mes forces. Hélas, cela ne suffit pas, le couperet est tombé en milieu de semaine dernière. C’est ma fille qui m’a annoncé la nouvelle, prenant pourtant toutes précautions. Inutiles. Elle était et est aussi ravagée que moi.
Tu sais que je ne suis pas près de t’oublier, mon cher Serge… ah tiens, qu’est-ce qu’on a pu rigoler un jour en essayant de prononcer, sans bafouiller «je vais chez ce cher Serge ».
Tes idées et ton engagement politiques, sans faille, dans déroger, depuis toujours, faisaient de toi un personnage très digne et très intéressant. Tu aimais les livres et l’écriture. Je guettais toujours avec impatience et bonheur les articles que tu publiais sur notre journal local. Des mots vrais, forts, qui forçaient la réflexion, l’admiration et le respect.
Et que dire de nos réunions familiales et amicales ! Un pur bonheur quand tu nous offrais l’immense plaisir de t’écouter chanter. Une voix puissante, juste, à ton image finalement. On fermait les yeux et c’est comme si Luis Mariano était parmi nous. Une autre chanson fétiche nous charmait « Clémentine », je n’arrive pas à la retrouver sur le Net, aucune proposition ne correspond aux paroles et à la mélodie qui nous enchantaient. Ne me dis pas que tu l’as emmenée avec toi !
Tu nous as aussi beaucoup fait rire avec le sketch de Fernand Raynaud « La bougie », il n’y avait que toi pour ce genre d’imitation.
Voilà, c’était pour terminer sur des notes gaies, parce que la Vie est là et nous appelle à la vivre pleinement, elle est bien trop courte !
A toi, C. qui aujourd’hui pleure ton Amour, tu sais qu’il aimait te voir sourire, rire, chanter… Je te souhaite de retrouver ton visage aimant et heureux, pour toi, pour nos petits-enfants, pour ta famille, tes amis. Tu étais là près de moi quand la mort m’a arraché mon Grand Amour, sache qu’aujourd’hui je suis là.
2- Rire d'hier- La bougie