55ème devoir du Goût
Les lundis du Goût
J’en ai vu, des femmes et des hommes comme ça, sur des marches.
Je ne sais pas ce qu’ils faisaient là.
Peut-être le savez-vous.
Alors à lundi.
Pour qu’on le sache tous…
Qu’est-ce que j’attends là, toute seule sur ces marches d’escalier ? C’est mon heure de sortie autorisée. Personne à l’horizon. Alors j’ai enlevé mon masque. Déjà que la vie m’étouffe en ce moment ! J’espérais pourtant croiser un humain à qui sourire, à défaut d’un brin de causette. Personne. C’est à croire que les gens restent terrés chez eux. Au fond ils n’ont peut-être pas tort. Entre virus et actes de violence il n’y a pas de quoi sauter de joie. Moi qui suis peureuse comme un lièvre, qu’est-ce que je fiche là ? Sur les marches de la sacristie en plus ! J’aime tant voir du monde, partager, discuter, rire… non, ce n’est pas la peine d’y songer, aujourd’hui, comme les jours suivants sans doute, je me retrouverai seule avec moi-même. Et avec mon mal-être… que je vais tenter d’analyser, d’apprivoiser puis d'éjecter ! Si ce confinement doit durer, quatre, six, dix semaines … il n’aura pas ma peau… En attendant, je vais confiner mots et maux... Ce n’est pas la grande forme, bronchite, toux, antibiotiques, test PCR aujourd’hui. Le Covid non plus n’aura pas ma peau !... ou alors il faudra qu’il soit vraiment très très fort. Ou moi très très faible.