Les roses blanches
Les lundis de Lakevio
Igor Levashov
Heureusement, chère Lakevio, que tu as précisé : pas de Berthe Sylva ! Oui heureusement car j’allais tomber en plein dedans. Dès que j’ai vu ces belles roses blanches, la chanson m’est immédiatement venue, la chanson préférée de ma Maman. Euh non, pas la préférée, disons la deuxième chanson préférée, celle qu’elle aimait plus que tout c’était « Arrêter les aiguilles », elle la chantait à chaque repas ou réunion de famille et tout le monde y allait de sa larme, moi la première évidemment. Je revois alors son beau regard bleu posé sur moi… Très gaies nos réunions de famille, n’est-ce-pas… remarque, je ne fais pas mieux avec les chansons de Barbara ! Allez, j’arrête j’arrête car je sens déjà les larmes monter et ma gorge se nouer douloureusement. Je vais plutôt te raconter, ainsi qu’à vous mes lecteurs, une anecdote rigolote… enfin… rigolote pour moi ! Il y a quelques années de ça, un monsieur me draguait. On s’était rencontrés quand, avec mon frère, on allait le samedi soir hurler sur les gradins du gymnase pour encourager l’équipe de basket. J’avais donc tapé dans l’œil de ce cher homme mais il ne me plaisait pas du tout, mais alors pas du tout. Un jour, un beau matin, s’enhardissant, il sonna à ma porte. Je le reçus un peu fraîchement, d’autant plus que je n’étais pas à mon avantage : en plein ménage, les cheveux en bataille, un vieux pantalon corsaire sans forme et un tee-shirt troué. Il me demanda si je voulais bien lui offrir un café, ce que je refusais en lui montrant les chaises sur la table ne laissant pas la moindre place à une tasse de café... et aucune illusion sur une suite à donner. Il repartit et quelques jours plus tard c’est Interflora qui sonna à ma porte. Je demandais à consulter la carte qui accompagnait ce beau bouquet… qui retourna direct à l’envoyeur. Mince alors, elles étaient pourtant belles ces roses. J’ai appris récemment que mon amoureux éconduit est mort, je vous assure que je n’y suis pour rien… et encore une fois je l’ai échappée belle…
(Je ne pourrai sans doute pas vous lire avant ce soir assez tard ou demain, aujourd'hui je randonne une partie de la journée et suis invitée à un anniversaire ce soir.)