Praline s'en va-t-en ville
Ce matin dès l’aube à l’heure où blanchit la campagne, en me réveillant je me suis dit chouette je vais à Chambéry passer la journée avec ma marraine. Elle a quitté sa montagne pour passer l’hiver dans la capitale savoyarde. Je me fais belle, enfin j’essaie, je prépare un grand sac avec les cadeaux de Noël que je n’avais pas encore pu lui offrir. Un beau livre historique « Chambéry 1944 » (oui je sais ce n’est pas très gai), deux pots de confiture d’abricot de l’année et deux belles tranches de cake salé sorti du four la veille au soir. Et me voilà partie à la gare, légère et court vêtue, gaie comme un pinson. Dans le hall de la gare, je lève les yeux vers l’écran des départs… train supprimé… mon sourire se fige, mon optimisme retombe comme un soufflé. La dame du guichet m’apprend qu’un train est en panne sur la voie, ok c’est désolant pour les voyageurs de ce train mais moi je fais quoi, y a-t-il un autocar pour remplacer ? Même pas. Mais il y a mieux, nous sommes deux voyageurs pour Chambéry, alors la gentille dame du guichet nous commande un taxi ! Je n’en reviens pas (ben non puisque je vais partir !). Le sourire renaît entre mes joues rebondies, le taxi est confortable, le taximan charmant, l’autre voyageur aussi, la vie est quand même belle ! On a discuté à bâtons rompus pendant tout le trajet, tiens je serais bien allée jusqu’à Albertville et pourquoi pas Milan ! Bon mais la marraine m’attend, d’autant plus impatiemment que je suis arrivée légèrement en retard (trois quarts d’heure quand même !) La journée fut belle, douce, sereine. Mais voilà que sonne le moment du retour, mon train sera-t-il au rendez-vous ? Vous savez bien (ou pas) avec la senecefe faut s’attendre à tout des complications. J’arrive à la gare de Chambéry et consulte l’écran des départs. Mon train n’est pas affiché, il est un peu tôt. Je veux en avoir le cœur net et pars à la recherche du renseignement… guichet d’accueil fermé… sur le quai pas la moindre casquette d’un agent. Je vais, je viens, je vire. Je dois avoir l’air d’une folle avec mon cabas à la « petit chaperon rouge », mais non le loup ne me guette pas ! D’abord, le loup il ne mange même pas les petites filles, alors une vieille coriace comme moi… Je sais qu’il y a un autocar dans quelques minutes pour me ramener dans ma paisible campagne, je sors de la gare, ledit autocar arrive, je demande au chauffeur s’il vient chez moi (enfin… dans ma commune hein !), c’est ok, je grimpe, tout est bien qui finit bien. Je me revois et ça me fait bien rire. Ah mais quand même, je vous le dis, retraitée n’est pas un métier facile !