Les soieries Bonnet à Jujurieux
Au lieu de cocooner comme la météo m’y aurait incitée, les journées du patrimoine ont eu raison de la pluie diluvienne et je suis allée visiter les soieries Bonnet à Jujurieux (Ain) le village où habite ma fille.
Les corps de bâtiments constituaient un site patrimonial exceptionnel présentant l’histoire d’une des plus grandes soieries de France aux XIXème et XXème siècles.
Ce sont 1 200 jeunes filles de onze à dix-neuf ans qui travaillaient dans ces ateliers. Certaines arrivaient d’Italie. Elles étaient encadrées par des religieuses qui se chargeaient également de les instruire… sans oublier la messe obligatoire du dimanche.
Dans les années 70 j'ai connu la même pointeuse, dans des conditions beaucoup moins rudes.
Cette visite n’est pas sans me rappeler mes beaux-parents qui sont arrivés en France à l’âge de quatorze ans. Les jeunes filles arrivaient par wagons entiers et étaient réparties dans les différentes usines de la région. Pour ma belle-mère ce fut Aubenas. La vie était dure, dix à douze heures de travail par jour, le samedi c’était jour de lessive (à la main bien sûr), le dimanche matin la messe et l’après-midi promenade en rang deux par deux.
Je ne saurai vous expliquer le fonctionnement de ces métiers qui est d'une extrême complexité.
Les métiers faisaient un bruit étourdissant, pas de bouchons d’oreilles à cette époque. Les bâtiments n’étaient pas isolés, il y faisait très froid l’hiver et très chaud l’été.
Les plus grands couturiers ont fait appel au savoir-faire de cette entreprise dont l'activité a cessé en 2001, seul un métier fonctionne encore de temps en temps.
Fallait-il en baver pour habiller les belles dames de la haute société lyonnaise… et comment ne pas établir le parallèle avec les femmes et les enfants du Bangladesh et d'ailleurs où l’exploitation des plus faibles est encore bien présente.
Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tablissements_C.J._Bonnet