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Pralinensavoie...                 et parfois ailleurs
22 avril 2015

Quinze ans déjà

Daniel, mon amour, mon époux, le papa des mes enfants, cela fait quinze ans aujourd’hui que tu t’es endormi dans mes bras, définitivement. C’est si loin et si proche. Je me souviens comme si c’était hier, nous passions le week-end pascal dans notre jolie et coquette résidence de la France profonde. Le printemps éclatait de toutes parts, les oiseaux chantaient si fort ce jour-là ! J’avais acheté de quoi préparer un bon repas de famille le lendemain, pour fêter nos anniversaires.

Ce coin riant et verdoyant de mon Bourbonnais natal était ton paradis. Tu es mort dans ton paradis.  Nous avions acheté cette propriété en 1982 et les jours heureux que nous y connûmes, avec nos enfants, m’avaient réconciliée avec cette région où j’avais vécu une enfance sans joie.

soleil

Nous avons savouré là tant de moments de bonheur. Bonheur festif lorsque nous réunissions famille et amis autour de la grande table dans la maison ou à l’ombre du sapin dans la cour, bonheur calme lorsque nous nous retrouvions seuls, bonheur tout simple d’écouter le jour qui s’endort et la vie nocturne qui s’éveille. Un chien qui jappe au loin, les moutons qui bêlent dans le silence, les chauves-souris qui nous frôlent, les mulots nocturnes qui courent dans la haie, les hannetons qui s’empiègent dans nos cheveux et ma Maman un peu plus bas dans le hameau, qui appelle ses cinq chats chacun par leur nom pour leur donner à manger. Il en manquait toujours un à l’appel, cela nous faisait sourire.  Puis, la nuit tombée, nous guettions l’Etoile du Berger, et les étoiles s’allumaient une à une, et les étoiles filantes nous charmaient. Nous restions là des heures durant, silencieux, émerveillés par tant de beauté, enivrés par le parfum du chèvrefeuille ou du lilas.

venus

Je n’écris pas ces mots pour m’apitoyer et faire pleurer mes lectrices et lecteurs, je souhaite juste rendre hommage à l’Amour de ma vie. Car envers et contre tout, j’aime profondément la Vie même si elle m’a cabossé l’âme et le cœur.

Mon grand regret est que Daniel n’ait pas eu la joie de connaître ses cinq petits enfants, il a seulement connu Benjamin qui avait sept mois au moment du décès. Comme il était heureux et fier devant ce petit bébé ! Mes enfants parlent de leur grand père à leurs petits, leur montrent des photos,  ils le connaissent ainsi, en imagination. Et moi je me souviens, de tout, j’ai eu de difficiles soirées d’hiver où mes larmes brûlantes ont coulé sur mes joues glacées. La douceur de vivre est revenue, je ressens juste une douce nostalgie d’un bonheur enfui et pourtant si présent en moi.

 

P1060639

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Commentaires
U
Je découvre ton univers et je suis tombée sur ce merveilleux hommage dédié à ton Amour. Malmenée par la vie et aussi positive, ça force l'admiration !
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P
Ne sois pas désolé Hervé, bien sûr je pense à autre chose, mais le temps a passé, ce temps qui est un merveilleux ami pour apaiser les douleurs, panser les plaies et redonner goût à la vie. Je pense à autre chose mais je n'oublie pas que si je suis qui je suis aujourd'hui, je le dois à mon mari et à sa famille qui m'a accueillie avec tellement de tendresse. Mes beaux parents, disparus également, étaient des Italiens d'une immense générosité. En entrant dans cette famille, j'ai trouvé l'Amour, le partage, le sens de l'accueil, la disponibilité aux autres, la joie des grandes tablées familiales très festives... souvent très très bruyantes :D Mes enfants l'évoquent souvent avec beaucoup d'émotion et je te remercie de m'avoir permis par ces quelques mots de rendre hommage, encore, à mon mari et à ses parents. Je dois aussi beaucoup à ma petite Maman dont j'ai hérité l'optimisme, elle qui n'a pas eu la chance d'être aussi heureuse que moi dans son mariage.<br /> <br /> Bien amicalement.
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H
Bonsoir Praline,<br /> <br /> desolé de raviver ce billet quand tu préfererais peut-etre penser à autre chose, mais j'ai perçu ce que tu as écrit comme une vraie leçon de vie alors qu'au départ j'avais hésité à le lire tout entier.<br /> <br /> Garder dans sa mémoire et dans son coeur, surtout les belles choses, et savoir encore apprécier la vie, je souhaite à tout le monde de savoir le faire.<br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés à toi.
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P
Merci Pastelle, j'ai pensé à toi cet après-midi, si tu voyais la cascade !
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P
Un très bel hommage. Des pensées douces pour toi.
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