Entre deux...
... publications de photos sur le Royaume Uni, quelques impressions du moment...
Maman est à côté de moi, heureuse de ma présence. Apaisée par ces moments d'échange et proximité. C'est l'heure des jeux télévisés. Sacrée petite Maman, elle n'arrête pas de dire que le présentateur est très gentil. Je dis « oui Maman, cela se voit que c'est un gentil garçon ». Cinq minutes après, on recommence, c'est un gentil garçon, oui Maman.... ainsi de suite. Sa fraîcheur naïve me donne le sourire.
Je suis allée visiter mon père. Il a changé d'établissement. Du centre hospitalier, il est passé dans une structure dotée d'un service de médecine et d'un long séjour. Ce matin il a eu un malaise, tension très basse, une fin de vie qui dure, dure, dure.
Je suis arrivée ce matin dans mon Bourbonnais natal, mon voyage s'est bien passé. Dire que ce voyage-là je ne devais plus jamais le faire seule. Tu ne seras plus jamais seule... qu'il disait... comme quoi il ne faut jamais dire jamais. J'ai essayé de ne pas pleurer, je me suis concentrée sur la route, un vent violent m'obligeait à tenir fermement mon volant. J'ai tout de même pu m'émerveiller devant le tourbillonnement des feuilles et le jeu des oiseaux qui semblaient heureux de se laisser planer dans le ciel, de la présence de plusieurs grandes aigrettes blanches sur le petit étang près de chez mes parents et d'un superbe faisan avançant tranquillement et majestueusement le long de la petite route.
La nuit descend rapidement, le vent se fait plus violent, provoquant par moments des coupures d'électricité. Nous sortons les bougies et les allumettes, au cas où. Le vent hurle si fort et envoie de telles rafales contre les volets que je ressens comme une angoisse. Maman me dit qu'elle a peur. « Pas moi Maman, ne crains rien, je suis là ». Elle sourit, rassurée. Et nous dînons sans nous soucier de la force du vent.
Le voyage de retour fut pénible. Pluie diluvienne trois heures durant. Roulé doucement sur l'autoroute, visibilité très faible. Je viens de fermer mes volets sur une nuit humide et un ciel d'encre, Il va encore pleuvoir, ou venter, qu'importe je suis dans mon doux cocon, bien au chaud, je me retrouve face à face avec ma vie du moment, dans le silence et la relaxation.